mardi 22 septembre 2015

La bilatéralité et la préférence manuelle : comment les favoriser ?

Étant la bilatéralité et la préférence manuelle parmi les composants clés pour augmenter l’autonomie de l’enfant et son sucées à l’école, il faut qu’ils soient stimulés dès très tôt, quand l’enfant commence à démontrer avoir des difficultés.

Concernant la bilatéralité il y a des petites stratégies que l’on peut utiliser :


By Débora Figueiredo
  • Lorsque l’enfant joue, on peut promouvoir le croisement de la ligne médiane avec des petits changements dans l’activité. On peut déplacer, par exemple, les pièces qu’il utilise pour faire le puzzle ou les crayons pour le dessin, de l’autre côté par rapport à la main qu’il utilise (par exemple, s’il utilise la main droite, on peut mettre les pièces sur la gauche).
  • Avec des jeux de ballons ou des raquettes, on joue soit vers la gauche soit vers la droite, en exigeant ainsi des mouvements de croisement.
  • Utilisant des bulles de savon on peut demander qu’il les attrape, soit avec la main gauche soit avec la main droite.


Quant aux difficultés pour établir la préférence manuelle, il faut faire attention à l’âge de l’enfant (c’est naturel qu’il expérimente les deux mains pendant les premières années). Une évaluation plus précise sur l’accord entre les dominances (manuelle, des pieds, visuelle et auditive) peut aussi être fondamentale pour les situations qui causent le plus de doutes.


D’une façon très générale, si l’âge de l’enfant s’approche de l’entrée dans l’école et s’il essaie encore de trouver la spécialisation d’une main (il alterne toujours le crayon entre les deux mains) on peut l’aider en demandant de terminer l’activité avec la même main avec laquelle il a commencé, indépendamment de la main qu’il utilise. Cela permettra à l’enfant de trouver comment il se débrouille plus facilement et de renforcer l’utilisation différenciée des mains, une active et une autre de support. Il y a aussi des activités que l’on peut faire avec lui pour renforcer la préférence manuelle et la spécialisation de la main active et de support:


  • Des petites tâches d’aide dans la cuisine (sécher la vaisselle, fouetter des œufs à la main ou avec un mixeur, assaisonner la salade,…),
  • Des jeux avec des pinces à linge ou des pinces à salade,
  • Des jeux de construction avec des cubes ou des Legos,
  • Arroser les plantes et les entretenir,
  • Des activités de bricolage,
  • Des jeux mécaniques avec des tournevis et des perceuses (des jouets, bien sûr!),
  • Des compétitions de billes, de pétanque ou de bowling.

Quand la préférence est déjà clair mais l’enfant se bat encore pour ne pas changer de main, une petite piste visuelle, comme un bracelet autour du poignet ou un petit smiley dans la main, est une astuce utile.



mardi 8 septembre 2015

Mon expérience d'inclusion scolaire en milieu ordinaire au Portugal

Tous les enfants doivent-ils  aller à l’école ?

Bien sûr que la réponse sera unanime, tous les enfants ont le droit d’aller à l’école puisque l'école est un moyen fondamental pour son intégration sociale et professionnelle future. Si cela est vrai, pourquoi sommes-nous encore en train de discuter ce droit quand on parle des enfants ayant un handicap ?

L’école est, pour tous les enfants, un contexte d’apprentissage où ils apprennent la lecture, l’écriture, le math, le bricolage, les règles de la classe, mais aussi où ils développent la qualité de leurs interactions, l’adaptation de leur comportement, les valeurs de leur communauté et, enfin, l’autonomie. Ils sont, donc, scolarisés.  Dans l’école le développement est intégral et prépare les enfants pour son future, de plus en plus défiant.
By NAB

Or, on trouve souvent sur internet des parents et des professionnels discutant si un enfant est ou pas, scolarisable. Bien que je comprenne ce qu’ils veulent dire, que l’enfant n’est pas capable d’apprendre les contenus académiques, cela me paraît réduire beaucoup les capacités d’apprentissage de l’enfant et le potentiel que l’école peut offrir (et ce que l’on peut en attendre). À mon avis, et soutenu par mon expérience professionnelle d’inclusion scolaire en milieu ordinaire au Portugal, tous les enfants sont scolarisables et ils bénéficient tous d’être parmi leurs paires.

Premièrement il faut, sans doute, remarquer que l’enfant avec un handicap a besoin de stratégies de travail adaptées et différenciées dans les domaines de l’éducation et de la santé. Il est, donc, fondamental que l’école soit soutenue par une équipe spécialisée pour réussir dans son rôle d’inclusion et de scolarisation de tous les enfants. Normalement les équipes avec lesquelles j’ai travaillé avaient des psychologues, des orthophonistes, des ergothérapeutes et des kinésithérapeutes du côté de la santé et des professeurs d’éducation spécialisée et des assistantes de vie du côté de l’éducation. On avait toujours aussi des infirmières de santé scolaire pour nous aider avec des doutes spécifiques. Et, bien sûr, les professeurs des classes ordinaires et les assistantes scolaires, toujours jouant un rôle principale.

Deuxièmement il faut encore remarquer que les espaces sont aussi importants que les équipes. Une salle plus petite ou plus grande, avec plus ou moins de stimulus, avec des appareillages et des matériaux specifiques, est toujours fondamentale pour la gestion des crises, pour les positionnements plus spécifiques, pour les apprentissages individualisées ou en petits groupes, pour la stimulation du développement, pour la soutien aux parents et aux professeurs et pour les séances thérapeutiques individualisées en contexte artificiel et protégé. Je les vois comme des salles de « arrière-garde ».

De plus, la créativité, la formation et la motivation sont les clés pour vaincre les petites batailles de tous les jours et pour promouvoir la scolarisation de l’enfant. La scolarisation intégrale, bien sûr. On ne cesse jamais de favoriser les apprentissages académiques, en valorisant son lien au quotidien et aux compétences d’autonomie et du travail, et on travaille tout ce que les autres enfants travaillent aussi, c’est-à-dire, les interactions entre les paires et les adultes, la communication, les jeux, la responsabilité, la motivation, les notions temporelles et spatiales, le partage, la capacité de suivre un horaire, les règles sociales, la fonction des objets, l'habilité de se débrouiller dans une situation nouvelle,…

Au Portugal tous les enfants ayant un handicap appartiennent toujours à une classe ordinaire, ils ont leur professeur et leur salle. Ils suivent le même horaire que leurs collègues et ils partagent les routines, le cours de recréation, la cantine, les classes de gymnastique, la musique et le bricolage. Ensuite il y a des salles de « arrière-garde » et les équipes d’inclusion scolaire pour favoriser l’inclusion et les apprentissages.

Finalement, on entend de plus en plus souvent parler de l’inclusion sociale et professionnelle des jeunes adultes avec des handicaps, comme étant fondamental pour sa satisfaction personnelle et pour la réussite de ses projets,  par contre, on les prive souvent de la possibilité de partager depuis très tôt les espaces, les routines et les jeux avec ses paires,  on les prive d’apprendre les comportements et les interactions en moyen réel et on ne les pousse pas à vaincre les barrières sociales et physiques que seront partout dans sa communauté.  Comment pourront-ils être préparés pour les défis réels si pendant tout son développement ils ont vécu dans un contexte artificiel ?