lundi 31 août 2015

La bilateralité, la préférence manuelle et la classe

Pendant son développement et basé dans ses compétences du contrôle moteur, l’enfant maîtrise le fonctionnement bilatéral du corps. Il commence par utiliser chaque main individuellement, puis il les utilise ensemble devant son tronc (dans la ligne médiane) pour explorer les jouets, après il la  croise avec sa main droite jusqu’au côte gauche et vice-versa (croisement de la ligne médiane) pour attraper ce qui lui intéresse, pour que, enfin, il spécialise une de ses mains.

Ces étapes du développement sont fondamentales pour élever de plus en plus les abilités pour jouer, pour qu’il puisse s’habiller seul, pour qu’il devienne plus indépendant et effectif pendant la douche, pour l'utilisation coordonnée des couverts, pour qu’il soit capable de se débrouiller dans les situations de tous les jours et, enfin, en contexte scolaire.

En contexte scolaire une bonne coordination bilatérale du corps et la spécialisation effective de la main dominante sont fondamentales pendant la recrée, pour que l’enfant soit capable de s’intégrer dans les jeux avec ses pairs avec plaisir, et pour l’apprentissage du bricolage et de l’écriture.

By The_Parasite
C’est ici, pendant cette dernière ligne droite, quand l’enfant doit maitriser l’usage des outils comme le crayon et les ciseaux, que les parents et les professeurs souvent demandent une évaluation en ergothérapie et que l’on découvre qu’il a des difficultés pour l’intégration des mouvements coordonnés entre les deux mains, les mains et le corps et souvent aussi les jambes et les yeux.

L’enfant peut avoir une qualité de dessin et d’écriture faible, il peut mettre trop d’effort et se fatiguer vite ou il peut être maladroit (tout tombe par terre, tout se casse, tout se perd, tout est sale…) avec un travail confus et peu soigné, et, surtout, avec un espace de travail désorganisé, en cherchant toujours des outils perdus.

By Nongbri Family Pix
Le débout du croisement de la ligne médiane

Ainsi, il faut être attentif aux signaux précoces de difficultés de l’intégration bilatérale et de la préférence manuelle, pour mettre en place des stratégies pour les favoriser et promouvoir l’engagement de l’enfant dans les jeux, les tâches à la maison et à l’école et l’interaction avec ses pairs. Des idées pour favoriser ses compétences, soit à l’école soit à la maison, seront pour le prochain post.


lundi 24 août 2015

Attraper les bulles de savon colorées


Pour mes dernières séances de l’année dernière j’ai apporté avec moi des pots de bulles de savon. Les enfants s’émerveillent toujours et c’est une activité assez souple pour que l’on la puisse utiliser avec des enfants ayant différents niveaux de fonctionnement en accord avec leurs objectifs. Avec quelques enfants on a essayé de faire des bulles colorées en utilisant des idées et les matériaux disponibles. Bien que l’on n’a pas eu beaucoup de succès on s’est bien amusé en faisant des expériences avec de l’encre et du colorant alimentaire.

Quand on fait des bulles on peut travailler beaucoup de composants pendants des différentes étapes: la planification de l’activité (le matériel que l’on a besoin, où est-il, à qui faut-il demander, comment faire des demandes polies et/ou compréhensibles,...), sa préparation (il faut mettre en place les composants du contrôle oculomoteur, de la motricité fine et l’habilité de suivre les instructions), souffler les bulles (il faut bien mesurer la force et la direction du souffle), attraper les bulles (beaucoup de contrôle oculomoteur et de planification motrice ainsi que de conscience et des notions spatiales) et, enfin, nettoyer l’espace de travail/jeu (renforcer les règles d’usage des espaces et l'organisation des tâches en 3 étapes: préparation, activité et nettoyage). Si on travaille avec plusieurs enfants toutes les règles sociales et le respect par l’espace de l’autre seront mises en évidence.

Avec des bulles colorées on peut essayer de les chasser avec une feuille de papier. À la fin on aura des belles images avec des formes rondes et même les enfants qui ont plus de difficultés pour dessiner auront des beaux travails. C’est une bonne idée pour renforcer les habilités des enfants ayant un handicap en milieu ordinaire, ce qui est tellement important au debout de l’année.


Petite note: J’ai essaié de faire des bulles de savon avec de l’encre et du colorant alimentaire, et cela n’a pas très bien fonctionné. Par contre vous trouverez beaucoup de recettes sur internet, mais je n’ai encore eu l’oportunité de le réessayer.




vendredi 21 août 2015

Contrôle moteur : comment le favoriser?

Suite au post sur l’importance du contrôle moteur dans la classe selon la théorie de l'intégration sensorielle, des idées pour favoriser les composants du contrôle moteur à la maison ou à l’école, non seulement dans le cas où l’enfant a des difficultés mais aussi utiles pendant tout le développent de l’enfant :
Dessiner couché sur le ventre



  • Faire des dessins ou des jeux en différentes positions: couché sur le ventre, à genoux, debout en utilisant le mur ou un miroir, assis sur un gros ballon…
  • Faire des jeux couché sur le ventre sur des gros ballons (de pilâtes) ou des skates (ou des supports de pot a roulettes) faisant semblant d’être un avion ou le Superman;
  • Couché sur le dos, jouer au ballon avec les pieds ou les mains, avec un adulte qui reste debout ;
  • Assis devant un miroir, faire des dessins avec de l’encre ou de la mousse à raser avec les pieds ;
  • Sauter sur un trampoline, un lit ou des gros ballons (de pilâtes) ;
  • Transporter des matériaux lourds ou grands (en accord avec la taille et la force de l’enfant, bien sûr);
  • Pousser et tirer ;
  • Grimper à la maison ou à la cour de recréation (en accord avec la taille et l'habilité de l'enfant) ;
  • Faire des jeux d’imitation motrice, par exemple, des animaux ;
  • Utiliser toutes les idées antérieures pour construire des parcours d'obstacles en utilisant des choses qui vous avez chez vous, dans le parc ou à l’école.

      Transporter un ballon grand et lourd

Dans la classe (soit la maternelle, l’élémentaire ou même les niveaux plus avancés):
  • Il est fondamental que l’enfant ait toujours les pieds bien posés par terre ;
  • Grimper dans un parcours d'obstacles

  • Permettre des petites pauses pour rendre un service ou pour se balader ou courir aidera l’enfant à faire plus d’attention dans ses tâches qu’il fera par la suite ;
  • Avoir un trampoline ou un gros ballon de pilâtes dans la classe ou dans l’école serait une opportunité magnifique pour qu’ils puissent l’utiliser pour 10 minutes pendant la matinée et l'après-midi ;
    • Introduire toutes les idées ci-dessus dans la routine scolaire, par exemple, travailler en différentes positions (assis par terre, debout contre le mur,... ), distribuer les cahiers ou les fiches par la classe, aider aux aménagements dans la classe, démontrer des exercices à la classe,... 
    • Avec l’aide d’un ergothérapeute il est aussi possible d'évaluer des petites aides, comme des coussins gonflables.

    Il faut enfin rehausser que pendant toutes les activités, l’enfant doit s’amuser et pouvoir s’engager volontiers ainsi que l’adulte qui joue avec lui. La créativité est toujours aussi un outil fondamental. 

    Je vous propose aussi de lire les textes sur l'importante des systèmes sensoriels vestibulaire et proprioceptif pour le développement de l'enfant, notamment du contrôle moteur.
    Dessiner debout contre le mur

    mercredi 19 août 2015

    Le contrôle moteur et la classe

    Pendant mes années de travail au Portugal je trouvais fréquemment des parent qui, avec l’approche de la rentrée, notamment dans le CP, étaient si focalisés avec le développement cognitive et le sucées académique qu’ils oubliaient que le développement de l’enfant est intégral et inséparable.

    Quand l’enfant commence sa scolarisation il faut qu’il ait bien solidifié des compétences de l’intégration sensorielle, de la motricité (globale et fine), de la communication, du comportement et de l’interaction et, enfin, de la cognition. Le développement c’est toujours un continuum où toutes ces parties se lient en se mûrissant ensemble.

    By woodleywonderworks
    Le contrôle moteur est, sans doute, une des compétences base pour l’apprentissage. Cela se développe depuis que l’enfant est né et la plus grande partie de ses composants est mature à l’âge de la scolarisation.

    Entre les composants du contrôle moteur on trouve l’extension et la flexion contre-gravité (c’est-à-dire, faire une extension ou une flexion totale de tout le corps au même temps), la co-contraction et la stabilité articulaire, fondamentales en milieu scolaire. Dans la classe il est demandé que l’enfant soit assis pendant de plus en plus de temps et qu’il fasse des tâches de plus en plus complexes au même temps.

    Fréquemment j’ai entendu des professeurs ou des parents qui se plaignent parce que ses enfants ne sont jamais assis, qu’ils bougent tout le temps sur la chaise ou qu’ils cherchent à tout le moment une raison pour se lever (aiguiser son crayon, aller au toilette, aider quelqu’un, rendre un service…) et que, par conséquence, ils ne terminent jamais ses tâches (ou ils les terminent avec un résultat pauvre). Ils sont souvent appelés des enfants agités, avec une attention faible ou même d’insolentes.

    Ils ne sont rares les fois où l’on vient à découvrir, avec une évaluation motrice et sensorielle, que l’enfant avait un faible contrôle moteur (normalement dans les épreuves d’extension contre-gravité et de co-contraction), c’est-à-dire que maintenir une posture pour longtemps c’est tellement fatigant que l’enfant échoue tout le temps. En autres termes, rester assis dans la classe est souvent trop difficile pour l’enfant qui a des difficultés dans le contrôle moteur en résultant un comportement moteur agite.

    Le résultat ? L’enfant cherche constamment à se reposer de la position assise, il s'assis en positions bizarres, il a des difficultés en garder l’attention (il est trop focalisé dans sa fatigue motrice et en trouver une façon de reposer la posture) et, enfin, la qualité de son travail et plus pauvre que ses habilités cognitives.

    Donc, ceux-là sont toujours des signes d’alerte pour un enfant souffrant des difficultés scolaires à cause d’un faible contrôle moteur. Je vous laisserai dans le prochain post quelques idées pour aider l’enfant à améliorer ces composants.

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    Petite note: bien que les difficultés du contrôle moteur soient normalement associées aux enfant ayant dyspraxie, autisme ou des troubles de développement, elles ne sont pas exclusif d’eux.

    2ème petite note: le contrôle moteur est important pour plusieurs activités (et pas seulement pour la position assise), mais c'est la plainte la plus fréquente que je reçois de la part des professeurs.


    dimanche 9 août 2015

    L'inclusion scolaire par les pairs - partie 3

    Même si encadré par le thème de l’autisme, pendant les activités que je vous ai décrit dans les derniers posts (voir partie 1 et partie 2), j’ai bien senti que quand on parle de l’inclusion et adaptation on parle de tous les enfants. Dans les sessions que j’ai fait je n’ai pas orienté la discussion pour la thématique de l’autisme, au contraire, on a parlé des amis en générale. Les difficultés de praxis ne sont pas exclusives de l’autisme...

    C’était avec enthousiasme que j’ai trouvé que les enfants ne voient pas ses copains avec autisme comme “ceux avec des problèmes”, contrairement, chacun a parlé de ses difficultés et des aides qu’ils utilisent pendant sa journée scolaire.

    Les enfants sont super :)


    vendredi 7 août 2015

    L'inclusion scolaire par les pairs - partie 2

    Depuis que j’ai commencé à travailler, j’ai toujours entendu mon chef parler que l'inclusion part souvent des tuteurs naturels, les autres enfants. Fréquemment ils se connaissent depuis la maternelle et ils savent toutes les préférences et les astuces pour utiliser avec l’enfant ou, en revanche, ils les découvrent rapidement. Je suis partie pour ces sessions avec cette idée dans ma tête: les enfants sont les experts pour l’inclusion. 

    En tant qu’ergothérapeute j’ai fait des sessions sur les difficultés de praxis avec 2 groupes, le premier de 6 ans et le second de 7 ans. Les deux groupes avaient 3 enfants ayant autisme dans chaque classe, de différents niveaux de fonctionnement.
      
    On a fait 3 exercices pour explorer comme une activité très simples peut devenir si compliquée pour un autre enfant:

    • Après dessiner une maison sur un papier, je leur ai demandé de dessiner la même maison avec la main non dominant. Cela était difficile mais tous sont arrivés à la dessiner. Donc après je leur ai demandé de mettre le papier sur leur tête et avec son crayon de la dessiner une troisième fois. Cela était presque impossible et ils étaient tous un petit peu frustrés avec son mauvais travail.

    • Je leur ai demandé de dessiner un petit garçon ou d'écrire une phrase. Après j’ai mis de la vaseline autour de leur crayons et je leurs ai proposé la même tache. Ainsi il a fallu faire plus d’effort pour que le crayon ne tombait pas et que le dessin/calligraphie étaient précises. Cela était tellement fatigant et a pris beaucoup trop de temps! 

    • A la fin j’ai invité deux enfants pour découper. Je les ai positionné un devant l’autre, l’un avec les ciseaux, l’autre avec le papier à découper, les deux avec ses mains non dominantes, et j’ai demandé à celui avec les ciseaux de couper le papier de son copain, en se coordonnant tous les deux. Cela à pris beaucoup de temps et le travaille n’était pas si parfait que d’habitude… 

    A la fin de chaque exercice on a parlé des difficultés que chacun avait senti et on a discuté qu’il y a des amis qui sentent toujours ces difficultés-là. Malgré ses efforts, il est toujours difficile d’avoir un travail aussi bon et aussi rapide qu’ils voudraient. Mais, le plus important, on a parlé sur les aides que l’on peut donner quand un ami se batte pour faire un bon travail sans succès. C’est ici que les enfants sont super.
    Ils ont donné des idées pour des aides physiques, comme mettre sa main sur la main de l’ami pour le guider, des aides verbales, comme expliquer la tâche avec d’autres mots ou augmenter/diminuier les détails de l’explication, et des adaptations des activités, en les divisant en petites tâches, en augmentant les pistes visuelles (ex: pointillés ou numéros), en donnant plus de temps ou des petites pauses pour se reposer.
    A la fin, ils ont tous expérimenté des matériaux adaptés, en concluant qu’ils sont des bonnes aides pour tous.


    Pour voir la partie 1, cliquez ici et pour la suite, ici.


    dimanche 2 août 2015

    L'inclusion scolaire par les pairs - partie 1

    Comme j’avais déjà présenté dans un post précédent, la statistique indique que au Portugal il y a 98% des enfants avec handicap en milieu scolaire ordinaire. Mais, pour que cela puisse fonctionner, il faut travailler en équipe non seulement avec les professeurs, les assistantes, les thérapeutes et les parents des ces enfants mais aussi avec les classes et les parents de tous les élèves.

    Encadré par cette idée, une des écoles où je travaillais à invité l’équipe d’inclusion scolaire pour faire des sessions pour les enfants concernant l’intervention et le rôle joué par chaque thérapeute en milieu scolaire. Alors la psychologue, l’orthophoniste, moi et les professeurs d’éducation spécialisée, nous avons dessiné un petit plan de travail pour développer auprès des enfants entre les 6 et les 9 ans, correspondant à l'école élémentaire. Il faut préciser que cette école est classifiée comme spécialisée en méthodologie structurée, notamment le TEACCH, ayant beaucoup d‘enfants avec autisme.



    Les professeurs ont parlé dans les classes sur l’autisme et le travail qu’elles faisaient avec ces enfants et elles ont invité tous les enfants à rendre une visite à l’espace TEACCH en expliquant un petit peu la méthodologie, les pictos, les horaires et les dossiers de communication. De son côte, l’orthophoniste a utilisé des exemples de dossiers de communication, elle a parlé de la communication par échange de pictos et elle a aussi raconté des histoires et des chansons supportées dans ces pictos. La psychologue a lu un livre sur un enfant avec autisme et elle a exploré avec eux ses différences individuelles, sa richesse et son importance.


    Pour le deuxième post, mes activités en tant qu’ergothérapeute, cliquez ici, et pour le troisième partie, ici.