mardi 22 septembre 2015

La bilatéralité et la préférence manuelle : comment les favoriser ?

Étant la bilatéralité et la préférence manuelle parmi les composants clés pour augmenter l’autonomie de l’enfant et son sucées à l’école, il faut qu’ils soient stimulés dès très tôt, quand l’enfant commence à démontrer avoir des difficultés.

Concernant la bilatéralité il y a des petites stratégies que l’on peut utiliser :


By Débora Figueiredo
  • Lorsque l’enfant joue, on peut promouvoir le croisement de la ligne médiane avec des petits changements dans l’activité. On peut déplacer, par exemple, les pièces qu’il utilise pour faire le puzzle ou les crayons pour le dessin, de l’autre côté par rapport à la main qu’il utilise (par exemple, s’il utilise la main droite, on peut mettre les pièces sur la gauche).
  • Avec des jeux de ballons ou des raquettes, on joue soit vers la gauche soit vers la droite, en exigeant ainsi des mouvements de croisement.
  • Utilisant des bulles de savon on peut demander qu’il les attrape, soit avec la main gauche soit avec la main droite.


Quant aux difficultés pour établir la préférence manuelle, il faut faire attention à l’âge de l’enfant (c’est naturel qu’il expérimente les deux mains pendant les premières années). Une évaluation plus précise sur l’accord entre les dominances (manuelle, des pieds, visuelle et auditive) peut aussi être fondamentale pour les situations qui causent le plus de doutes.


D’une façon très générale, si l’âge de l’enfant s’approche de l’entrée dans l’école et s’il essaie encore de trouver la spécialisation d’une main (il alterne toujours le crayon entre les deux mains) on peut l’aider en demandant de terminer l’activité avec la même main avec laquelle il a commencé, indépendamment de la main qu’il utilise. Cela permettra à l’enfant de trouver comment il se débrouille plus facilement et de renforcer l’utilisation différenciée des mains, une active et une autre de support. Il y a aussi des activités que l’on peut faire avec lui pour renforcer la préférence manuelle et la spécialisation de la main active et de support:


  • Des petites tâches d’aide dans la cuisine (sécher la vaisselle, fouetter des œufs à la main ou avec un mixeur, assaisonner la salade,…),
  • Des jeux avec des pinces à linge ou des pinces à salade,
  • Des jeux de construction avec des cubes ou des Legos,
  • Arroser les plantes et les entretenir,
  • Des activités de bricolage,
  • Des jeux mécaniques avec des tournevis et des perceuses (des jouets, bien sûr!),
  • Des compétitions de billes, de pétanque ou de bowling.

Quand la préférence est déjà clair mais l’enfant se bat encore pour ne pas changer de main, une petite piste visuelle, comme un bracelet autour du poignet ou un petit smiley dans la main, est une astuce utile.



mardi 8 septembre 2015

Mon expérience d'inclusion scolaire en milieu ordinaire au Portugal

Tous les enfants doivent-ils  aller à l’école ?

Bien sûr que la réponse sera unanime, tous les enfants ont le droit d’aller à l’école puisque l'école est un moyen fondamental pour son intégration sociale et professionnelle future. Si cela est vrai, pourquoi sommes-nous encore en train de discuter ce droit quand on parle des enfants ayant un handicap ?

L’école est, pour tous les enfants, un contexte d’apprentissage où ils apprennent la lecture, l’écriture, le math, le bricolage, les règles de la classe, mais aussi où ils développent la qualité de leurs interactions, l’adaptation de leur comportement, les valeurs de leur communauté et, enfin, l’autonomie. Ils sont, donc, scolarisés.  Dans l’école le développement est intégral et prépare les enfants pour son future, de plus en plus défiant.
By NAB

Or, on trouve souvent sur internet des parents et des professionnels discutant si un enfant est ou pas, scolarisable. Bien que je comprenne ce qu’ils veulent dire, que l’enfant n’est pas capable d’apprendre les contenus académiques, cela me paraît réduire beaucoup les capacités d’apprentissage de l’enfant et le potentiel que l’école peut offrir (et ce que l’on peut en attendre). À mon avis, et soutenu par mon expérience professionnelle d’inclusion scolaire en milieu ordinaire au Portugal, tous les enfants sont scolarisables et ils bénéficient tous d’être parmi leurs paires.

Premièrement il faut, sans doute, remarquer que l’enfant avec un handicap a besoin de stratégies de travail adaptées et différenciées dans les domaines de l’éducation et de la santé. Il est, donc, fondamental que l’école soit soutenue par une équipe spécialisée pour réussir dans son rôle d’inclusion et de scolarisation de tous les enfants. Normalement les équipes avec lesquelles j’ai travaillé avaient des psychologues, des orthophonistes, des ergothérapeutes et des kinésithérapeutes du côté de la santé et des professeurs d’éducation spécialisée et des assistantes de vie du côté de l’éducation. On avait toujours aussi des infirmières de santé scolaire pour nous aider avec des doutes spécifiques. Et, bien sûr, les professeurs des classes ordinaires et les assistantes scolaires, toujours jouant un rôle principale.

Deuxièmement il faut encore remarquer que les espaces sont aussi importants que les équipes. Une salle plus petite ou plus grande, avec plus ou moins de stimulus, avec des appareillages et des matériaux specifiques, est toujours fondamentale pour la gestion des crises, pour les positionnements plus spécifiques, pour les apprentissages individualisées ou en petits groupes, pour la stimulation du développement, pour la soutien aux parents et aux professeurs et pour les séances thérapeutiques individualisées en contexte artificiel et protégé. Je les vois comme des salles de « arrière-garde ».

De plus, la créativité, la formation et la motivation sont les clés pour vaincre les petites batailles de tous les jours et pour promouvoir la scolarisation de l’enfant. La scolarisation intégrale, bien sûr. On ne cesse jamais de favoriser les apprentissages académiques, en valorisant son lien au quotidien et aux compétences d’autonomie et du travail, et on travaille tout ce que les autres enfants travaillent aussi, c’est-à-dire, les interactions entre les paires et les adultes, la communication, les jeux, la responsabilité, la motivation, les notions temporelles et spatiales, le partage, la capacité de suivre un horaire, les règles sociales, la fonction des objets, l'habilité de se débrouiller dans une situation nouvelle,…

Au Portugal tous les enfants ayant un handicap appartiennent toujours à une classe ordinaire, ils ont leur professeur et leur salle. Ils suivent le même horaire que leurs collègues et ils partagent les routines, le cours de recréation, la cantine, les classes de gymnastique, la musique et le bricolage. Ensuite il y a des salles de « arrière-garde » et les équipes d’inclusion scolaire pour favoriser l’inclusion et les apprentissages.

Finalement, on entend de plus en plus souvent parler de l’inclusion sociale et professionnelle des jeunes adultes avec des handicaps, comme étant fondamental pour sa satisfaction personnelle et pour la réussite de ses projets,  par contre, on les prive souvent de la possibilité de partager depuis très tôt les espaces, les routines et les jeux avec ses paires,  on les prive d’apprendre les comportements et les interactions en moyen réel et on ne les pousse pas à vaincre les barrières sociales et physiques que seront partout dans sa communauté.  Comment pourront-ils être préparés pour les défis réels si pendant tout son développement ils ont vécu dans un contexte artificiel ?

lundi 31 août 2015

La bilateralité, la préférence manuelle et la classe

Pendant son développement et basé dans ses compétences du contrôle moteur, l’enfant maîtrise le fonctionnement bilatéral du corps. Il commence par utiliser chaque main individuellement, puis il les utilise ensemble devant son tronc (dans la ligne médiane) pour explorer les jouets, après il la  croise avec sa main droite jusqu’au côte gauche et vice-versa (croisement de la ligne médiane) pour attraper ce qui lui intéresse, pour que, enfin, il spécialise une de ses mains.

Ces étapes du développement sont fondamentales pour élever de plus en plus les abilités pour jouer, pour qu’il puisse s’habiller seul, pour qu’il devienne plus indépendant et effectif pendant la douche, pour l'utilisation coordonnée des couverts, pour qu’il soit capable de se débrouiller dans les situations de tous les jours et, enfin, en contexte scolaire.

En contexte scolaire une bonne coordination bilatérale du corps et la spécialisation effective de la main dominante sont fondamentales pendant la recrée, pour que l’enfant soit capable de s’intégrer dans les jeux avec ses pairs avec plaisir, et pour l’apprentissage du bricolage et de l’écriture.

By The_Parasite
C’est ici, pendant cette dernière ligne droite, quand l’enfant doit maitriser l’usage des outils comme le crayon et les ciseaux, que les parents et les professeurs souvent demandent une évaluation en ergothérapie et que l’on découvre qu’il a des difficultés pour l’intégration des mouvements coordonnés entre les deux mains, les mains et le corps et souvent aussi les jambes et les yeux.

L’enfant peut avoir une qualité de dessin et d’écriture faible, il peut mettre trop d’effort et se fatiguer vite ou il peut être maladroit (tout tombe par terre, tout se casse, tout se perd, tout est sale…) avec un travail confus et peu soigné, et, surtout, avec un espace de travail désorganisé, en cherchant toujours des outils perdus.

By Nongbri Family Pix
Le débout du croisement de la ligne médiane

Ainsi, il faut être attentif aux signaux précoces de difficultés de l’intégration bilatérale et de la préférence manuelle, pour mettre en place des stratégies pour les favoriser et promouvoir l’engagement de l’enfant dans les jeux, les tâches à la maison et à l’école et l’interaction avec ses pairs. Des idées pour favoriser ses compétences, soit à l’école soit à la maison, seront pour le prochain post.


lundi 24 août 2015

Attraper les bulles de savon colorées


Pour mes dernières séances de l’année dernière j’ai apporté avec moi des pots de bulles de savon. Les enfants s’émerveillent toujours et c’est une activité assez souple pour que l’on la puisse utiliser avec des enfants ayant différents niveaux de fonctionnement en accord avec leurs objectifs. Avec quelques enfants on a essayé de faire des bulles colorées en utilisant des idées et les matériaux disponibles. Bien que l’on n’a pas eu beaucoup de succès on s’est bien amusé en faisant des expériences avec de l’encre et du colorant alimentaire.

Quand on fait des bulles on peut travailler beaucoup de composants pendants des différentes étapes: la planification de l’activité (le matériel que l’on a besoin, où est-il, à qui faut-il demander, comment faire des demandes polies et/ou compréhensibles,...), sa préparation (il faut mettre en place les composants du contrôle oculomoteur, de la motricité fine et l’habilité de suivre les instructions), souffler les bulles (il faut bien mesurer la force et la direction du souffle), attraper les bulles (beaucoup de contrôle oculomoteur et de planification motrice ainsi que de conscience et des notions spatiales) et, enfin, nettoyer l’espace de travail/jeu (renforcer les règles d’usage des espaces et l'organisation des tâches en 3 étapes: préparation, activité et nettoyage). Si on travaille avec plusieurs enfants toutes les règles sociales et le respect par l’espace de l’autre seront mises en évidence.

Avec des bulles colorées on peut essayer de les chasser avec une feuille de papier. À la fin on aura des belles images avec des formes rondes et même les enfants qui ont plus de difficultés pour dessiner auront des beaux travails. C’est une bonne idée pour renforcer les habilités des enfants ayant un handicap en milieu ordinaire, ce qui est tellement important au debout de l’année.


Petite note: J’ai essaié de faire des bulles de savon avec de l’encre et du colorant alimentaire, et cela n’a pas très bien fonctionné. Par contre vous trouverez beaucoup de recettes sur internet, mais je n’ai encore eu l’oportunité de le réessayer.




vendredi 21 août 2015

Contrôle moteur : comment le favoriser?

Suite au post sur l’importance du contrôle moteur dans la classe selon la théorie de l'intégration sensorielle, des idées pour favoriser les composants du contrôle moteur à la maison ou à l’école, non seulement dans le cas où l’enfant a des difficultés mais aussi utiles pendant tout le développent de l’enfant :
Dessiner couché sur le ventre



  • Faire des dessins ou des jeux en différentes positions: couché sur le ventre, à genoux, debout en utilisant le mur ou un miroir, assis sur un gros ballon…
  • Faire des jeux couché sur le ventre sur des gros ballons (de pilâtes) ou des skates (ou des supports de pot a roulettes) faisant semblant d’être un avion ou le Superman;
  • Couché sur le dos, jouer au ballon avec les pieds ou les mains, avec un adulte qui reste debout ;
  • Assis devant un miroir, faire des dessins avec de l’encre ou de la mousse à raser avec les pieds ;
  • Sauter sur un trampoline, un lit ou des gros ballons (de pilâtes) ;
  • Transporter des matériaux lourds ou grands (en accord avec la taille et la force de l’enfant, bien sûr);
  • Pousser et tirer ;
  • Grimper à la maison ou à la cour de recréation (en accord avec la taille et l'habilité de l'enfant) ;
  • Faire des jeux d’imitation motrice, par exemple, des animaux ;
  • Utiliser toutes les idées antérieures pour construire des parcours d'obstacles en utilisant des choses qui vous avez chez vous, dans le parc ou à l’école.

      Transporter un ballon grand et lourd

Dans la classe (soit la maternelle, l’élémentaire ou même les niveaux plus avancés):
  • Il est fondamental que l’enfant ait toujours les pieds bien posés par terre ;
  • Grimper dans un parcours d'obstacles

  • Permettre des petites pauses pour rendre un service ou pour se balader ou courir aidera l’enfant à faire plus d’attention dans ses tâches qu’il fera par la suite ;
  • Avoir un trampoline ou un gros ballon de pilâtes dans la classe ou dans l’école serait une opportunité magnifique pour qu’ils puissent l’utiliser pour 10 minutes pendant la matinée et l'après-midi ;
    • Introduire toutes les idées ci-dessus dans la routine scolaire, par exemple, travailler en différentes positions (assis par terre, debout contre le mur,... ), distribuer les cahiers ou les fiches par la classe, aider aux aménagements dans la classe, démontrer des exercices à la classe,... 
    • Avec l’aide d’un ergothérapeute il est aussi possible d'évaluer des petites aides, comme des coussins gonflables.

    Il faut enfin rehausser que pendant toutes les activités, l’enfant doit s’amuser et pouvoir s’engager volontiers ainsi que l’adulte qui joue avec lui. La créativité est toujours aussi un outil fondamental. 

    Je vous propose aussi de lire les textes sur l'importante des systèmes sensoriels vestibulaire et proprioceptif pour le développement de l'enfant, notamment du contrôle moteur.
    Dessiner debout contre le mur

    mercredi 19 août 2015

    Le contrôle moteur et la classe

    Pendant mes années de travail au Portugal je trouvais fréquemment des parent qui, avec l’approche de la rentrée, notamment dans le CP, étaient si focalisés avec le développement cognitive et le sucées académique qu’ils oubliaient que le développement de l’enfant est intégral et inséparable.

    Quand l’enfant commence sa scolarisation il faut qu’il ait bien solidifié des compétences de l’intégration sensorielle, de la motricité (globale et fine), de la communication, du comportement et de l’interaction et, enfin, de la cognition. Le développement c’est toujours un continuum où toutes ces parties se lient en se mûrissant ensemble.

    By woodleywonderworks
    Le contrôle moteur est, sans doute, une des compétences base pour l’apprentissage. Cela se développe depuis que l’enfant est né et la plus grande partie de ses composants est mature à l’âge de la scolarisation.

    Entre les composants du contrôle moteur on trouve l’extension et la flexion contre-gravité (c’est-à-dire, faire une extension ou une flexion totale de tout le corps au même temps), la co-contraction et la stabilité articulaire, fondamentales en milieu scolaire. Dans la classe il est demandé que l’enfant soit assis pendant de plus en plus de temps et qu’il fasse des tâches de plus en plus complexes au même temps.

    Fréquemment j’ai entendu des professeurs ou des parents qui se plaignent parce que ses enfants ne sont jamais assis, qu’ils bougent tout le temps sur la chaise ou qu’ils cherchent à tout le moment une raison pour se lever (aiguiser son crayon, aller au toilette, aider quelqu’un, rendre un service…) et que, par conséquence, ils ne terminent jamais ses tâches (ou ils les terminent avec un résultat pauvre). Ils sont souvent appelés des enfants agités, avec une attention faible ou même d’insolentes.

    Ils ne sont rares les fois où l’on vient à découvrir, avec une évaluation motrice et sensorielle, que l’enfant avait un faible contrôle moteur (normalement dans les épreuves d’extension contre-gravité et de co-contraction), c’est-à-dire que maintenir une posture pour longtemps c’est tellement fatigant que l’enfant échoue tout le temps. En autres termes, rester assis dans la classe est souvent trop difficile pour l’enfant qui a des difficultés dans le contrôle moteur en résultant un comportement moteur agite.

    Le résultat ? L’enfant cherche constamment à se reposer de la position assise, il s'assis en positions bizarres, il a des difficultés en garder l’attention (il est trop focalisé dans sa fatigue motrice et en trouver une façon de reposer la posture) et, enfin, la qualité de son travail et plus pauvre que ses habilités cognitives.

    Donc, ceux-là sont toujours des signes d’alerte pour un enfant souffrant des difficultés scolaires à cause d’un faible contrôle moteur. Je vous laisserai dans le prochain post quelques idées pour aider l’enfant à améliorer ces composants.

    --

    Petite note: bien que les difficultés du contrôle moteur soient normalement associées aux enfant ayant dyspraxie, autisme ou des troubles de développement, elles ne sont pas exclusif d’eux.

    2ème petite note: le contrôle moteur est important pour plusieurs activités (et pas seulement pour la position assise), mais c'est la plainte la plus fréquente que je reçois de la part des professeurs.


    dimanche 9 août 2015

    L'inclusion scolaire par les pairs - partie 3

    Même si encadré par le thème de l’autisme, pendant les activités que je vous ai décrit dans les derniers posts (voir partie 1 et partie 2), j’ai bien senti que quand on parle de l’inclusion et adaptation on parle de tous les enfants. Dans les sessions que j’ai fait je n’ai pas orienté la discussion pour la thématique de l’autisme, au contraire, on a parlé des amis en générale. Les difficultés de praxis ne sont pas exclusives de l’autisme...

    C’était avec enthousiasme que j’ai trouvé que les enfants ne voient pas ses copains avec autisme comme “ceux avec des problèmes”, contrairement, chacun a parlé de ses difficultés et des aides qu’ils utilisent pendant sa journée scolaire.

    Les enfants sont super :)


    vendredi 7 août 2015

    L'inclusion scolaire par les pairs - partie 2

    Depuis que j’ai commencé à travailler, j’ai toujours entendu mon chef parler que l'inclusion part souvent des tuteurs naturels, les autres enfants. Fréquemment ils se connaissent depuis la maternelle et ils savent toutes les préférences et les astuces pour utiliser avec l’enfant ou, en revanche, ils les découvrent rapidement. Je suis partie pour ces sessions avec cette idée dans ma tête: les enfants sont les experts pour l’inclusion. 

    En tant qu’ergothérapeute j’ai fait des sessions sur les difficultés de praxis avec 2 groupes, le premier de 6 ans et le second de 7 ans. Les deux groupes avaient 3 enfants ayant autisme dans chaque classe, de différents niveaux de fonctionnement.
      
    On a fait 3 exercices pour explorer comme une activité très simples peut devenir si compliquée pour un autre enfant:

    • Après dessiner une maison sur un papier, je leur ai demandé de dessiner la même maison avec la main non dominant. Cela était difficile mais tous sont arrivés à la dessiner. Donc après je leur ai demandé de mettre le papier sur leur tête et avec son crayon de la dessiner une troisième fois. Cela était presque impossible et ils étaient tous un petit peu frustrés avec son mauvais travail.

    • Je leur ai demandé de dessiner un petit garçon ou d'écrire une phrase. Après j’ai mis de la vaseline autour de leur crayons et je leurs ai proposé la même tache. Ainsi il a fallu faire plus d’effort pour que le crayon ne tombait pas et que le dessin/calligraphie étaient précises. Cela était tellement fatigant et a pris beaucoup trop de temps! 

    • A la fin j’ai invité deux enfants pour découper. Je les ai positionné un devant l’autre, l’un avec les ciseaux, l’autre avec le papier à découper, les deux avec ses mains non dominantes, et j’ai demandé à celui avec les ciseaux de couper le papier de son copain, en se coordonnant tous les deux. Cela à pris beaucoup de temps et le travaille n’était pas si parfait que d’habitude… 

    A la fin de chaque exercice on a parlé des difficultés que chacun avait senti et on a discuté qu’il y a des amis qui sentent toujours ces difficultés-là. Malgré ses efforts, il est toujours difficile d’avoir un travail aussi bon et aussi rapide qu’ils voudraient. Mais, le plus important, on a parlé sur les aides que l’on peut donner quand un ami se batte pour faire un bon travail sans succès. C’est ici que les enfants sont super.
    Ils ont donné des idées pour des aides physiques, comme mettre sa main sur la main de l’ami pour le guider, des aides verbales, comme expliquer la tâche avec d’autres mots ou augmenter/diminuier les détails de l’explication, et des adaptations des activités, en les divisant en petites tâches, en augmentant les pistes visuelles (ex: pointillés ou numéros), en donnant plus de temps ou des petites pauses pour se reposer.
    A la fin, ils ont tous expérimenté des matériaux adaptés, en concluant qu’ils sont des bonnes aides pour tous.


    Pour voir la partie 1, cliquez ici et pour la suite, ici.


    dimanche 2 août 2015

    L'inclusion scolaire par les pairs - partie 1

    Comme j’avais déjà présenté dans un post précédent, la statistique indique que au Portugal il y a 98% des enfants avec handicap en milieu scolaire ordinaire. Mais, pour que cela puisse fonctionner, il faut travailler en équipe non seulement avec les professeurs, les assistantes, les thérapeutes et les parents des ces enfants mais aussi avec les classes et les parents de tous les élèves.

    Encadré par cette idée, une des écoles où je travaillais à invité l’équipe d’inclusion scolaire pour faire des sessions pour les enfants concernant l’intervention et le rôle joué par chaque thérapeute en milieu scolaire. Alors la psychologue, l’orthophoniste, moi et les professeurs d’éducation spécialisée, nous avons dessiné un petit plan de travail pour développer auprès des enfants entre les 6 et les 9 ans, correspondant à l'école élémentaire. Il faut préciser que cette école est classifiée comme spécialisée en méthodologie structurée, notamment le TEACCH, ayant beaucoup d‘enfants avec autisme.



    Les professeurs ont parlé dans les classes sur l’autisme et le travail qu’elles faisaient avec ces enfants et elles ont invité tous les enfants à rendre une visite à l’espace TEACCH en expliquant un petit peu la méthodologie, les pictos, les horaires et les dossiers de communication. De son côte, l’orthophoniste a utilisé des exemples de dossiers de communication, elle a parlé de la communication par échange de pictos et elle a aussi raconté des histoires et des chansons supportées dans ces pictos. La psychologue a lu un livre sur un enfant avec autisme et elle a exploré avec eux ses différences individuelles, sa richesse et son importance.


    Pour le deuxième post, mes activités en tant qu’ergothérapeute, cliquez ici, et pour le troisième partie, ici.

    mercredi 29 juillet 2015

    Découpage : comment améliorer la position des mains

    L’apprentissage du découpage n’est pas toujours doux et harmonieux, et il y a des enfants qui se battent pour trouver la bonne position des mains et des outils. Cela devient encore plus difficile quand l’enfant a peu conscience de ses propres mains, une faible discrimination tactile et, par conséquent, une coordination des mouvements fins qui n’est pas precise.






    En même temps que l’on travaille tous ces composants de base, on peut utiliser des petites astuces pour favoriser l’apprentissage de la position des mains, du papier et des ciseaux, et ainsi aider à la compréhension des instructions verbales, avec moins de frustration et plus de motivation pour tous (l’enfant et l’adulte). Pour cet enfant, j’ai choisi des pistes visuelles avec des petits visages (comme des smileys) dessinés sur les ongles des deux pouces. Ainsi, il faut que les visages « le regardent » à tout moment pendant le découpage. :)


    Dans l'image suivante, le positionnement des mains au début et à la fin de l'exercice.



    lundi 8 juin 2015

    Le proprioceptif: comment est mon corps? Comment bouge-t-il?

    By Mark T
    Les récepteurs proprioceptifs sont situés dans les muscles et les ligaments musculaires et ils nous donnent la perception de la position du corps, de la direction, de la vitesse et de la force des mouvements de différentes parties du corps et de la relation entre elles. Ils nous donnent aussi des informations sur la façon dont l’autre nous tire ou nous pousse ou sur la résistance des objets. Ainsi, on a des informations précises sur notre corps et les mouvements que l’on exécute et, le système vestibulaire, on le situe dans l’espace.

    Selon la théorie de l’intégration sensorielle, il y a trois grands déficits concernant la modulation proprioceptive : l’hypersensibilité, l’hyposensibilité et le trouble de la discrimination. Ce système est aussi fondamental pour le contrôle moteur, la stabilité posturale, l’intégration de la latéralité et de la bilatéralité, la planification motrice et, enfin, pour la praxis.



    jeudi 4 juin 2015

    Trampoline : sauter, sauter, sauter !

    Pour les enfants avec un faible contrôle moteur, peu d’extension et des difficultés à réaliser des mouvements en séquence, le trampoline est toujours un outil vraiment intéressant.

    L’enfant peut sauter librement ou on peut lui donner des instructions, par exemple, sauter d’avant  en ’arrière, de droite à gauche, en cercle, sur un pied, sauter bas ou sauter haut, fortement ou légèrement, rapidement ou lentement, en ouvrant et fermant les jambes / jumping jacks,… On peut travailler le contrôle du mouvement, la co-contraction (la stabilité des grandes articulations) et l’attention en demandant à l’enfant de sauter plus vite, plus lentement, ou de s’arrêter, aléatoirement.

    By Limaoscarjuliet




    jeudi 21 mai 2015

    La discrimination tactile et la perception visuelle

    Frostig Test de Developpement
    de la Perception Visuelle
    La perception visuelle est fondamentale pour différentes tâches d’un enfant au quotidien, par exemple, pour trouver un objet parmi d’autres, faire un puzzle, découper, dessiner,  écrire, lire, compter, distinguer une information importante d’une information secondaire, comprendre les détails des images, entre autres. On considère aujourd’hui, d’après les recherches de M. Frostig, que que la perception visuelle comprend la coordination visuo-motrice, la discrimination figure-fond, la constance des formes, les positions dans l’espace et les relations spatiales.

    Frostig Test de Developpement
    de la Perception Visuelle

    La perception visuelle, en tant qu'aptitude supérieure, a son ‘centre’ dans le cortex visuel mais pour bien se développer elle a  besoin, non seulement d’expériences visuelles, mais aussi de l’intégration d’autres sens, comme le système tactile.




    C’est par le toucher que l’enfant reconnaît des objets, ses propriétés comme la texture, le poids, la taille, les fonctions possibles et ses différentes perspectives. Il faut que l’enfant ait des opportunités de toucher et explorer pour bien les « comprendre » dans sa tête et, après, qu’il puisse utiliser des images mentales pour améliorer la perception visuelle.

    Des jeux qui stimulent le système tactile et ceux qui stimulent la discrimination peuventêntre un moyen d’aider les enfants à lutter contre les difficultés dans la perception visuelle et dans les activités graphiques, comme le dessin et l’écriture.

    
    Trouver des objectes caché
    par le touché




    mardi 12 mai 2015

    Le saviez-vous…? : La discrimination tactile et la perception visuelle.

    Saviez-vous...



    … que la discrimination tactile est fortement associée à la perception visuelle, étant donc fondamental que l’enfant ait des bonnes opportunités d’exploration des stimuli tactile.  


    jeudi 7 mai 2015

    Deux astuces pour faciliter la prise du crayon

    By Mikael Wiman



    Même si la recherche nous dit que la prise du crayon n’est pas le plus important pour la qualité de l’écriture, il faut toujours qu’elle soit confortable, qu’elle permette que la vitesse et la force soient ajustées, tout en laissant faire des petits mouvements des doigts.

    Il est aussi fondamental que les appuis de la main et du bras soient fermes et dynamiques et que l’enfant ait une bonne stabilité posturale.

    Pour corriger les prises du crayon (plutôt entre 4 et 6 ans) deux petites astuces:

    Avec un petit objet, essayer de le prendre/porter avec l’annulaire et l’auriculaire. Ça permettra de mieux comprendre quels sont les doigts utilisés pendant l´écriture et ceux sur lesquels le poids repose.














    Pour les prises plus résistantes, avec une pince à linge qui est attachée au crayon, faire la prise en tenant la pince. Mais attention, le pouce, l’index et le majeur devront toujours tenir le crayon sous la pince!

    lundi 4 mai 2015

    Sentir les lettres avec le corps

    (Attention: jamais laisser l'enfant s'asseoir avec les jambes en W)

    Avant d'être capable de les dessiner, il faut avoir une bonne représentation mentale des lettres. Ce que l’on avait fait avec Rosette c’était d’utiliser les systèmes sensoriels, les aptitudes constructives et des modelés en 3D pour améliorer sa représentation et augmenter son intérêt  pour l’écriture.







    lundi 27 avril 2015

    Recréer des animaux.

    Pour pratiquer la planification motrice et le contrôle moteur une bonne activité c’est l’imitation des animaux. 

    L’enfant peut:


    • imiter l’animal,  
    • imiter le cri qu’il fait, 
    • parler sur le lieu où il habite et
    • penser à ce qu’il mange. 


    On peut demander à l’enfant d’imiter un animal spécifique, ou il peut jouer le rôle afin que les adultes ou les autres enfants le devinent. Pour les enfants qui ont des difficultés dans l’expression verbale, des cartes qui répresent les animaux pourront les aider à mieux participer. C’est vraiment amusant et une bonne opportunité pour explorer la vie des animaux et améliorer la créativité.

    On peut encore augmenter l'exigence de la planification motrice, du contrôle moteur mais, surtout, de l’idéation (création cognitive des nouveaux patterns de mouvement) en lui demandant de penser à deux animaux et il faudra imaginer comment serait le produit de mélanger ces deux animaux, c’est-à-dire, comment :


    • il pourrait se déplacer,
    • le cri qu’il ferait, 
    • où il habiterait et
    • ce qu’il mangerait. 


    Enfin, avec un groupe, on peut demander à deux enfants de choisir un animal chacun, de les “mettre ensemble” et leur demander qu’ils recréent le nouvel animal. Le groupe devra ainsi deviner quels animaux étaient à son origine et, ensemble, lui donner un nom, et pourquoi pas, les enfants pourront le dessiner et le colorier.

    Pour terminer, une petite partage culturelle, les cris des animaux dans plusieurs langues:



    vendredi 24 avril 2015

    Une petite marche.


    Une petite marche qui aujourd’hui prévient l’autonomie dans l’école mais que dans le futur affectera ses choix (continuer les études, travailler ou aller dans un centre pour les citoyens avec handicap). Ainsi, il faut pratiquer, pratiquer, pratiquer ! Le prochain but sera d’augmenter l’autonomie dans la communauté : aller au café, faire des petites courses et réussir dans le parcours maison-école-maison, et pour que elle ait du succès on compte avec les professeurs, les assistants et surtout avec la famille.
      
    Ler em Português:

    lundi 20 avril 2015

    8ème Congrès National d'Ergothérapie au Portugal (II)

    Comme je vous avais dit, je suis allée au 8ème Congrès National d’Ergothérapie (au Portugal). On a beaucoup discuté sur l’importance des Ergo dans les contextes réels mais aussi son rôle pour le changement des attitudes et des opportunités auprès des personnes en situation de désavantage social et, surtout, occupationnel. Je suis fière d’être Ergo et que l’on ait tellement des bons professionnels qui travaillent de plus en plus pour la justice occupationnelle - je l'expliquerai plus tard :).

    By APTO


    Ler em Português:

    jeudi 16 avril 2015

    8ème Congrès National d'Ergothérapie au Portugal

    Aujourd’hui je suis partie à Fátima, une ville a 128 km au nord de Lisbonne, où se déroulera le 8º Congrès National d’Ergothérapie. Le programme est vraiment intéressant et il accorde beaucoup d’attention à la pratique quotidienne des Ergo et au travail dans les contextes réels et dans la communauté. J’ai été invitée pour parler sur mon expérience dans les écoles et, aussi, sur mon mémoire  « enfants atteints de troubles de l'apprentissage et de fonctionnement sensoriel, à la maison et à l’école », réalisé pour mon master en Intégration Sensorielle.
    By APTO

    samedi 11 avril 2015

    Gélatine : toucher, sentir, gouter et jouer !

    Cette semaine, une activité avec gélatine. Bon pour toucher et encore mieux pour gouter. Pour cette activité, on fait un dessert très typique au portugal, en utilisant de la gélatine en poudre aux différentes couleurs et parfums, où il suffit de mélanger la poudre avec de l'eau bouillante, et laisser refroidir au réfrigérateur. 

    Aprés l’avoir preparée en lisant la recette (avec des symbols SPC) et en bien mélageant tous les ingrédients (il faut les mésurer sans se tromper), on l’utilise (dans ce cas) pour la stimulation sensorielle (tactile, olfactive et gustative), pour augmenter la notion des mains, pour incentiver les mouvements et promouvoir l’intêret par la tâche et les adults. 

    Avec les enfants qui soient capables, on peut la gouter ou la sentir et faire deviner le parfum ou l'utiliser pour la percer (une fois solide), comme la petite souris qui perce le fromage. Cela développe l'individualisation du doigt et, au même temps, ça augmente sa force, qui est importante pour, par exemple, utiliser les couverts ou les crayons. 


    Ler em Português:

    jeudi 2 avril 2015

    Journée Mondiale de l'Autisme.

    Aujourd’hui j’ai trouvé sur un article du MetroNews.fr avec la Une « Autisme : l’école interdite ». Depuis 2008 que ça n’a pas de sens au Portugal, car dans le système scolaire portugais tous les enfants sont inclus, indépendamment de ses capacités ou difficultés. Pour rendre ça possible il y a un système d’éducation spéciale avec un réseau de thérapeutes (ergothérapeutes, orthophonistes et psychologues) qui aide à l’inclusion de tous. 

    Pour les enfants avec autisme l’avantage n’est pas seulement académique mais aussi (ou surtout) pour son développement social, de la communication et de ses autonomies. Au contraire de ce que Olivia Cattan (du SOS Autisme) raconte sur l’article en disant que en France, malheureusement, la place pour l’enfant avec autisme est encore à l’hôpital, au Portugal il est déjà clair que la place pour eux c’est dans l’école. 



    Ler em Português: